Ma note : Coup de coeur
Fiche technique et résumé de l’éditeur
Titre : Glen Affric
Auteur : Karine Giebel
Éditeur grand format : Plon
Date de sortie grand format : novembre 2021
Nombre de pages : 768 pages
Résumé : — Des fois, tu sais… Des fois j’ai envie de mourir, murmure soudain Léonard.
— À cause de ce qui arrive à Mona ?
— Oui, à cause de ça. Et aussi parce que je suis un débile et que tout le monde se moque de moi…
— Tu n’es pas débile et de toute façon tu ne peux pas mourir.
— Et pourquoi ?
— Parce que tu n’as pas vu Glen Affric. On ne peut pas mourir sans avoir vu Glen Affric…
Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle.
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.
Léo le triso. Léonard le bâtard.
Léonard n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents.
Alors il rêve parfois de disparaître.
Être ailleurs. Loin d’ici.
À Glen Affric.
Mais les rêves de certains sont voués à finir en cauchemars…
Ce que j’en ai pensé
Un roman de Karine Giebel qui débute par une citation de la préface d’un de mes romans préféré, Des souris et des hommes de Steinbeck ne pouvait que me plaire ! Rendre hommage à ce grand classique de la littérature américaine est périlleux. Mais c’est réussi avec brio. Cet immense clin d’œil de presque 800 pages a été un pur coup au cœur pour moi.
Léonard est un adolescent de 16 ans, adopté par Mona qui l’a trouvé au creux d’un fossé quand il était très jeune. À cause des sévices subit avant ce sauvetage, Léonard a une grave déficience mentale. C’est un grand gaillard innocent et naïf, au cœur si tendre qu’il est trop aisé de l’abîmer. Les railleries et le harcèlement dus à sa différence sont une montagne de chagrin de rancœur et de colère pour lui. La vie n’est pas tendre avec Léonard, ni avec son frère Jorge et ce, malgré leurs rêves et ambitions. Quand tout s’accumule et que Karine Giebel est aux manettes, la dégringolade est lente et douloureuse. Pour nous autant que les héros de ce récit !
L’auteure est un soupçon plus tendre avec ses personnages, qui malgré tout prennent très cher. Elle nous livre un roman reprenant quelques thèmes qui lui (et nous) sont chers tel que l’univers carcéral, l’amour (fraternel principalement), le harcèlement, les luttes contre les violences… La liste est longue mais le bouquin aussi ! C’est encore une fois un beau pavé mais rassurez-vous, il se lit tout seul. J’ai été sur le qui-vive durant toute ma lecture, attendant le tragique, qui pointait son nez puis repartait, avec ou sans petites séquelles laissées sur son passage. Le final délivre de cette atmosphère angoissante dans une explosion d’émotions comme Karine Giebel sait le faire. Il faut un certain temps pour digérer cette lecture et garder en tête ces nouveaux personnages qui vont me hanter autant que Marianne (de Meurtres pour rédemption).
Bref, j’ai adoré et j’ai relu Des souris et des hommes dans la foulée. Aucun autre roman n’aurait pu succéder à part celui-ci !
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