Ma note : 4/5
Fiche technique et résumé de l’éditeur
Titre : Génération Denim
Auteur : Dato Tourachvili
Éditeur grand format : Robert Laffont, La Bête Noire label Les Ondes
Date de sortie grand format : août 2022
Nombre de pages : 224 pages
Résumé : Le récit hallucinant d’une génération sacrifiée sur l’autel de la liberté.
1983, la Géorgie est sous le joug de l’URSS. Les restrictions sont légion et s’étendent jusqu’aux vêtements. Interdiction de porter un jean, ennemi juré de la propagande soviétique.
C’est dans cette prison à ciel ouvert qu’une nouvelle génération rêve en secret de rejoindre l’Ouest. Avec le denim comme symbole.
Sept étudiants vont jouer leur vie. Leur plan : détourner un avion. Leur destination : la liberté. Du moins, c’est ce qu’ils espèrent… Mais bientôt leur plan dérape. Retour à la case départ. Quand s’ouvre leur procès, la cruauté du régime éclate au grand jour.
Ce que j’en ai pensé
Les Ondes, c’est le label de la collection La Bête Noire des éditions Robert Laffont. Ils y éditent des faits réels, souvent des essais, toujours humains et poignants, toujours un combat. Pour cette rentrée littéraire et quatrième parution de ce label, c’est au tour d’un effroyable fait divers réel en Géorgie, en 1983.
En préface, l’auteur prévient « Je n’avais pas prévu de publier ce livre, car je pensais naïvement qu’après la chute de l’URSS le passé soviétique ce la Géorgie ne serait plus qu’un amer souvenir. J’avais tort. » Ça cale l’ambiance !
1983 en Géorgie donc. Le jean est interdit. Le tissu « de Nîmes », Denim, le jean, Levi’s. Interdit. Car il représente l’Ouest décadent et la liberté que l’état soviétique interdit aussi. Un groupe de jeunes gens décide un jour de quitter la Géorgie pour s’enfuir vers cet Ouest libre et vivre. Pour cela, ils détournent un avion. Certes un délit, mais qui va leur coûter très cher et bien plus que la liberté.
Le début du récit est chaotique et les ellipses pas toujours claires mais passées les premières pages, tout redevient cohérent dans la lecture, terrifiante. En 1983, l’URSS est toujours là et réprime tout. C’est plus simple que de lister ce que les gens peuvent faire (rien) ou ne pas faire (tout). Un des éléments qui m’a profondément choquée dans les début c’est Tina et Guéga, deux jeunes amoureux qui sont à la plage. Tina pose sa tête sur l’épaule de Guéga et reçoit une amende pour comportement immoral. Voilà.
Outre ce coup de folie de sept jeunes hommes et femmes, c’est le procès raconté ici qui fait froid dans le dos. Si la liberté n’existe pas, vous vous doutez bien que la justice est une bien belle parodie aussi. N’oubliez pas pendant cette lecture que les sept personnes citées ici ont existé, ont détourné un avion pour avoir le droit de poser la tête sur l’épaule de leur cher et tendre, pour avoir le droit de mettre un jean et tout le reste de la vie qui est banal chez nous. Pensez à l’Ukraine car la Géorgie de 1983 n’est vraiment pas loin !
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