Ma note : 5/5
Fiche technique et résumé de l’éditeur
Titre : Contre Dieu
Auteur : Patrick Senécal
Éditeur : Numéro de série
Date de sortie : 2016
Nombre de pages : 100 pages
Résumé : Que se passe-t-il dans la tête d’un homme lorsqu’il perd, tout d’un coup, toutes ses raisons de vivre ? Quand tout ce qu’il a construit s’effondre? Que se passe-t-il quand on ne comprend pas pourquoi le sort s’acharne sur nous? Qu’est-ce qui nous retiens, maintenant que tout est fini, qu’on n’a plus rien, de ne pas devenir monstrueux ? Sur quoi construit-on sa vie lorsque plus aucune morale ne trouve prise sur nous ? Ta maison devient trop grande, tes amis commencent à t’énerver, tu disparais, tu te caches, tu coupes les ponts avec ta réalité, tu n’as même plus envie de voir ta propre famille. Tu ne cherches aucune aide, tu ne cherches personne. Tu ne veux plus rien. Tu as des idées noires, très noires. Et tu te mets à chercher un responsable. Et finalement, tu le trouves… Mais tu ne peux rien contre Lui. Patrick Senécal nous livre ici un roman fulgurant, un Coup de tête au sens le plus strict du terme !
Ce que j’en ai pensé
Quel bouquin ! Ce roman de 100 pages est écrit en une seule phrase. Une longue phrase oppressante qui exprime la détresse d’un homme.
Cet homme vient de perdre sa femme et ses deux enfants. Elles ont péri dans un accident de voiture et il l’apprend au tout début du roman. La suite est sa chute dans l’immense tristesse dévastatrice, déversée sur le lecteur en apnée pendant cette unique phrase. J’ai littéralement retenu mon souffle plusieurs fois en lisant l’abîme de tristesse du narrateur. Je n’ai repris ma respiration qu’à la toute fin !
L’exercice de style est fort ! Bravo Monsieur Senécal pour la performance ! L’effet escompté est palpable. On vit tristesse et déchéance avec le personnage principal, qui nous interpelle dans ce récit à la deuxième personne du singulier. J’ai senti sa panique. Il est perdu et n’a plus de repère, sa vie n’a plus de sens ni de cadre. Du coup, tout est permis pour cet homme qui se fout de tout maintenant qu’il n’a plus rien.
Comme tout bon roman de Patrick Senécal (c’est à dire tous pour le moment et celui-ci était mon douzième), la noirceur s’empare de l’humain, dans un genre encore différent des précédentes lectures. La grande question est : jusqu’où peut-on aller quand on a déjà tout perdu ?
Bref, je suis toujours une grande fan de Patrick Senécal !
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