Ma note : Coup de pelle dans ma face
Fiche technique et résumé de l’éditeur
Titre : Claustria
Auteur : Régis Jauffret
Éditeur grand format : Seuil
Date de sortie grand format : 2012
Éditeur poche : Points
Date de sortie poche : 2013
Nombre de pages : 552 pages
Résumé : 28 avril 2008, dans une petite ville d’Autriche une mère sort avec trois de ses enfants de la cave où elle a vécu dans une claustration absolue durant vingt-quatre années. Violée par son père, elle les a mis au monde dans cette prison sans fenêtre. Sur place, l’auteur a découvert de nouveaux éléments qui remettent en cause l’enquête de la police. Claustria est le roman de cette histoire unique.
Ce que j’en ai pensé
Josef Fritzl, le monstre d’Amstetten, ça vous parle ? En 2008, après 24 années de séquestration, sa fille est sortie de la cave où elle vivait enfermée. Elle y a eu plusieurs enfants de son père. Un fait divers immonde repris par Régis Jauffret dans cet ouvrage fictionnel où la base est aussi réelle que terrifiante.
24 ans. Plus de 8500 jours. C’est le temps qu’a passé Angelika dans la cave de son père. Pour ce roman, certains prénoms ont été modifiés. Angelika et trois de ses enfants sont sortis après 24 ans de vie dans une cave. Leur calvaire est raconté entre ces pages.
Régis Jauffret est dans le roman. Un auteur français qui enquête et pose quelques questions, rencontre des acteurs majeurs de cette affaire, visite les lieux. Malgré (ou à cause de) l’avertissement en début de roman précisant que c’est une oeuvre inventée, on se demande constamment où s’arrête la réalité et où commence la fiction. Car on le sait, cette histoire est vraie. C’est même le plus effroyable. Josef Fritzl est glaçant, terrifiant. Plus que n’importe quel serial killer sadique que j’ai pu rencontrer dans mes lectures.
L’Autriche est encore abimée par la Seconde Guerre Mondiale, le IIIe Reich, le nazisme et plus récemment le néonazisme. Quelques idées, notamment sur les femmes et leurs places, sont partagées par Fritzl. Une femme qui couche est une putain. Une femme doit procréer et surtout pas s’émanciper. Sa fille est devenu la mère de ses enfants. Et il est fier de ce qu’il a accompli, fier de son inceste, de cette famille ultra pure avec quasiment aucun gène externe. On nage en plein délire barbare.
Je crois que c’est ce qui m’a le plus remué les tripes pendant ma lecture. Cette totale absence de conscience d’avoir fait quelque chose de mal. Impossible de vous exprimer ce que j’ai ressenti à cette lecture. Je pensais lire un énième roman sur le thème de la séquestration. Je ne savais pas que c’était une histoire vraie. Vous, vous le savez. Pour enfoncer le clou j’ai regardé le documentaire de Karl Zéro sur YouTube.
Bref, nausées, effarement, abominations… et pourtant je vous le conseille !
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