Ma note : 4,5/5
Fiche technique et résumé de l’éditeur
Titre : La Daronne
Auteur : Hannelore Cayre
Éditeur grand format : Editions Métailié
Date de sortie grand format : 9 mars 2017
Éditeur poche : Editions Points
Date de sortie poche : 8 mars 2018
Nombre de pages en poche : 192 pages
Résumé : Patience Portefeux, 53 ans, deux filles, un chien, un fiancé flic et une vieille mère en EHPAD. Patience trime, Patience est traductrice de l’arabe pour le ministère de la Justice. Des milliers d’heures à transcrire des écoutes entre petits dealers et grands bandits. Puis Patience franchit la ligne jaune : elle détourne une montagne de cannabis issue d’un Go Fast. Sans culpabilité ni effroi. Simplement une petite entorse morale. Et encore.
Et Patience devient la Daronne.
Ce que j’en ai pensé
Les deux premières choses qui m’ont attirée dans ce roman ont été le titre et la couverture (qui est la même en grand format et en poche). Une intuition totalement subjective mais pour le coup, je suis hyper contente de l’avoir suivie !
Hannelore Cayre est avocate et auteure à ses heures perdues. Je n’ai pas lu ces précédents romans mais j’ai tellement aimé sa plume que je vais en ajouter à ma wishlist ! Elle s’investit à 100% dans ses romans, de la documentation à la couverture : c’est elle-même qui pose avec ses deux sacs Tati, déguisée comme la Daronne de son histoire. Un petit plus qui me plait beaucoup !
Patience Portefeux, 53 ans, a une vie morne. Veuve avec deux filles adultes qu’elle n’a pas vu grandir et une mère en mouroir (EHPAD pour le politiquement correct), elle travaille légalement au black pour le ministère de la Justice. Elle est traductrice français-arabe et est souvent sollicitée par la police pour traduire des échanges de dealers. Ce qui va un jour lui donner des idées et des ailes !
Sous couvert d’un récit d’une femme devenant la Daronne, baronne de la drogue, pour survivre dans cette société merdique qui n’est pas faite pour les gens qui ne rentre pas dans les cases, on a en réalité une belle critique de la société française actuelle. Le style est grinçant, souvent drôle (quoique très noir), bourré de références qui font sourire. Bien plus que la genèse de cette Daronne, c’est aussi des questionnements sur la solitude, le travail légal au noir et tous ses travers, les parents en fin de vie et l’utilité des mouroirs où on les entasse pour les faire survivre pour… on sait pas pourquoi en fait. Bref, tout ça n’a rien de joyeux et pourtant le roman est lumineux ! L’humour caustique, le décalage improbable, la plume parfaite en font un roman à lire !
En fin de livre, cet extrait de remerciements m’a fait un peu froid dans le dos et confirme la véracité de biens des sombres éléments de ce récit :
Merci aussi aux traducteurs-interprètes du Palais de Justice de Paris qui m’ont aidée et dont je tairai à dessein les noms de manière à ce qu’ils puissent continuer à travailler.
Laisser un commentaire